C’est après un été marqué par un changement au ministère que nous nous retrouvons pour démarrer cette nouvelle année scolaire.
M. Attal, qui n’a jamais fréquenté les bancs de l’école publique, s’est présenté dans les médias comme un homme déterminé. Mais les annonces ont rapidement confirmé nos inquiétudes et la propagande à destination des familles que nous découvrons aujourd’hui dans nos boîtes mails est à nos yeux un véritable scandale.
En effet, le document s’appelle « Ce qui change pour votre enfant » :

1) Le premier point concerne nos rémunérations :
en quoi changeront elles l’école pour les élèves ?
En quoi cette supposée augmentation concerne les parents ?
Notre Ministre considère-t-il que nous sommes davantage redevables parce que nous avons été revalorisé.es ?

Permettez-nous de questionner cette revalorisation dite historique. M. Macron avait promis 10% mais le compte n’y est pas et l’inflation n’épargne pas les fonctionnaires qui ont largement réduit leurs vacances – Il n’est pas interdit de rappeler que les enseignant.es n’ont d’autre choix que de payer tout au prix fort !

Nous dénonçons une nouvelle fois le PACTE qui ne prend pas en compte la charge de travail déjà très conséquente pour notre profession. Annoncé comme un moyen de gagner plus, la répartition des briques dans les écoles démontre déjà l’incapacité à le financer pour toutes et tous. Ce sont encore les directrices qui auront la charge de répartir ces briques, ce qui créera inévitablement des tensions au sein des équipes.

Comme nous l’écrivions il y a déjà 2 ans, « toujours pas de dégel du point d’indice » pour coller à l’augmentation du coût de la vie et encore des primes qui n’entreront pas dans le calcul des pensions de retraite. Donc, toujours pas de quoi « calmer notre colère et redonner de l’attractivité à nos métiers ».

2) Le deuxième point concerne les apprentissages dits fondamentaux.
Deux heures par jour de français ? Rappelons que les programmes officiels en prévoient déjà 10 par semaine : où est la nouveauté ?

3) Troisième point : l’égalité des chances ?
M. le Ministre parle d’augmenter le nombre de stages de réussite : a-t-il pensé à consulter les enseignant.es ?
Le « travailler toujours plus », que ce soit sur le temps des vacances ou le mercredi ne semble pas remporter le succès escompté par nos Ministres, et nous le comprenons tout à fait.
Quant à la nouvelle lubie de M. Macron de faire revenir les élèves en difficulté plus tôt en été, nous savons tous ici qu’on ne gagnera rien à stigmatiser ces élèves en leur imposant plus d’école, ce lieu même à l’origine de leur souffrance ! Le droit aux vacances s’impose encore plus à ceux-là.

A la FSU-SNUIpp79, nous sommes persuadés que l’égalité des chances passerait d’abord par une refonte de la carte de l’éducation prioritaire.

4) Quatrième point : il est la confirmation du pilotage par des évaluations mis en place par ses prédécesseurs.
Expliquer aux familles que les nouvelles évaluations standardisées en CM1, comme celles de CP et de CE1 permettraient enfin « d’évaluer les besoins des enfants et d’y répondre de façon appropriée » nous fait injure.

Rappelons qu’à la FSU-SNUIPP79, nous revendiquons un tout autre projet pour notre école et combattons ce management public totalement inadapté.

5) Cinquième point : nous voyons à nouveau poindre l’attaque contre notre école maternelle pourtant toujours citée en exemple dans de nombreux pays.
Il est effrayant d’envisager des réformes sur les contenus d’apprentissages basées sur les évaluations d’entrée au C.P. totalement déconnectées de la réalité du terrain.

Nous appelons les équipes à ne pas transmettre cette lettre mensongère qui décrédibilise notre profession.

A noter dans les autres interventions médiatiques de notre Ministre :
– Des promesses de placer une ou un enseignant.e devant chaque classe alors que nous savons toutes et tous à quel point la crise du recrutement bat des records… Mais en précarisant le métier et en recrutant toujours plus de contractuel.les, M. le Ministre tente de cacher la misère.
– Un décret interdisant l’abaya faisant naître une polémique médiatique qui étoufferait à coup sûr toutes les autres difficultés de l’école. La reprise en main présidentielle de la question de l’école a largement démontré l’importance de la communication au détriment de l’investissement.

Avons-nous vraiment besoin de ses conseils pédagogiques ?

Non, décidément, le politique sans la connaissance du terrain et la communication médiatique ne remplaceront pas le dialogue de fond et l’expertise des élu.es du personnel.

Vous trouverez un article sur ce qui vous attend réellement à la rentrée ici

Tract du ministère : attention mensonges !