108H : maintenant, à notre libre disposition
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Le ministère vient de soumettre aux organisations syndicales un projet de décret sur les obligations de service des professeurs des écoles. Le projet consiste à transposer dans un nouveau décret la répartition rigide des actuelles 108 heures, qui fait l’objet de multiples contrôles, avec notamment les 36 heures d’activités pédagogiques complémentaires ( APC) qui n’étaient pour l’heure définie que dans une circulaire.
Ce projet ne répond pas à la problématique de notre charge de travail
Derrière l’apparence d’un simple toilettage réglementaire, se cache
en réalité une vision toujours passéiste de métier de PE et une absence
totale d’ambition pour répondre à la problématique actuelle de la charge
et du temps de travail des PE.
Car aujourd’hui, dans la vraie vie des écoles, le cadre des 108 heures
annualisées explose et ne correspond plus aux exigences du métier.
Conseil école-collège, handicap (PPS), nouveaux rythmes, nouveaux
programmes, plus de maîtres, scolarisation des moins de trois ans, PAP,
PAI, PPRE... à chaque fois qu’une nouvelle prescription arrive dans les
écoles, le ministère répond « 108 heures », comme si ces dernières
étaient extensibles à l’infini. De plus, les nouveaux programmes
incitent au travail en équipe. Fort bien mais comment faire ? Sur quels
temps ? Le nouveau cycle III (CM1, CM2 et 6ème) pointe le bout de son
nez. Encore une fois, sur quel temps ? Et avec quels frais de
déplacement ? Comment prétendre dans tous les médias « refonder
l’école » sans refonder le métier d’enseignant ?
Nos propositions pour changer les 108 heures :
Aujourd’hui le volontariat, voire le militantisme professionnel, a largement atteint ses limites. 27 heures par semaine dans les textes, 44 heures dans les faits, c’est beaucoup trop ! Une nouvelle organisation de notre temps de travail est indispensable avec comme première étape la refondation de nos 108 heures.
Un « forfait temps » à libre disposition des équipes :
Le SNUipp-FSU revendique que les 108 heures annuelles - soit trois
heures hebdomadaires - constituent un forfait temps mis à la disposition
des enseignants. Ce temps doit reconnaître toutes les missions liées au
service d’enseignement que les enseignants du 1er degré assurent :
travaux de préparation et recherches personnelles, travail au sein de
l’équipe pédagogique, concertation, relations avec les parents d’élèves
et participation aux conseils d’école. Pour le SNUipp, la hiérarchie n’a
aucun contrôle à exercer sur ce temps qui doit être placé sous la
stricte responsabilité des enseignants.
En prenant exemple sur ce qui existe dans le second degré, les
enseignants du 1er degré n’ont nul besoin d’être infantilisés et de
justifier les 24 heures pour ceci ou les 18 heures pour cela dans des
tableaux excel à renvoyer à la hiérarchie.
L’arrêt des APC :
Nous considérons que l’intérêt pédagogique des APC est très limité, à
l’image de l’ensemble des dispositifs externalisés hors la classe comme
des études l’ont démontré. Ces activités, dont le contenu et les
finalités n’ont rien de déterminant tant pour la réussite des élèves que
pour la qualité de l’enseignement, doivent être supprimées. Ce temps
doit être redonné aux enseignants pour faire baisser leur charge de
travail et leur permettre de mieux le faire.
Le ministère serait mieux inspiré de baisser le nombre d’élèves dans les
classes, de développer les RASED et d’étendre le « plus de maîtres que
de classes » pour travailler autrement avec les élèves, notamment en
petits groupes. Tout cela nécessite des moyens. Mais, nous n’avons pas à
rougir de cette ambition qui consiste à investir fortement dans
l’avenir.