Une école maternelle plébiscitée mais toujours en quête d’attention
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Près de 8 enseignants sur 10 et 85 % des Français estiment aujourd’hui que l’école maternelle fonctionne bien. Ils la décrivent comme une école essentielle, œuvrant pour les apprentissages mais aussi pour le vivre ensemble et l’épanouissement des élèves. Pour les enseignants comme pour les parents, les termes les plus associés à l’école maternelle sont « langage et jeux », « grandir et découvrir le monde », « bienveillance et encouragements », mais aussi « bruit et classes surchargées ». Ces qualificatifs témoignent de la complexité des missions assignées à l’école maternelle. Pas étonnant alors de constater que 9 enseignants sur 10 et près de 6 Français sur 10 estiment que le métier est plus exigeant qu’avant.
Sauf que pour prendre en charge ces exigences croissantes, et en dépit des engagements de la loi de refondation, l’école maternelle manque toujours de soutien et d’attention.
C’est le cas du nombre d’élèves par classe qui est jugé bien trop élevé.
Quand plus de trois-quarts des enseignants et des parents estiment que
les classes ne devraient pas dépasser 20 élèves, la réalité est tout
autre : une classe maternelle sur deux a plus de 25 élèves et près de 7
500 classes, plus de 30 élèves. Or, les questions du langage, du vivre
ensemble, du jeu, de l’attention portée à tous et à chacun posent de
manière évidente celle du nombre d’élèves par classe. Il s’agit non
seulement d’une question de « bien-être » afin d’apprendre dans le
calme et de pouvoir disposer de plus d’espace. Mais c’est également une
question de disponibilité des enseignants pour avoir les moyens de
solliciter, reformuler, encourager les « petits parleurs », de répondre
aux besoins de chaque enfant qui ne bénéficient pas des mêmes
stimulations à la maison.
C’est
le cas de la qualité de la relation avec les familles qui recule depuis
la réforme des rythmes, 25 % des parents et 38 % des enseignants
estimant qu’ils ont moins de contacts. Or, chacun sait
l’importance des relations école-famille dans la confiance des parents
et la réussite scolaire des élèves. En ce sens, les premières années
d’école donnent souvent le « la » pour la suite. Le temps de travail des
enseignants doit donc être redéfini : il faut donner aux enseignants le
temps nécessaire pour travailler en équipe, rencontrer les familles et
ainsi leur permettre d’exercer sereinement leur métier.
C’est également le cas de la formation continue des enseignants qui reste quasi inexistante ;
l’exemple des nouveaux programmes est saisissant. Si 79 % des
enseignants approuvent les nouveaux programmes de maternelle à l’œuvre
depuis la rentrée, ils sont 73 % à estimer y avoir été mal préparés.
Comme dans tous les métiers, il est pourtant essentiel de pouvoir
renouveler ses connaissances professionnelles. Il est urgent qu’un
solide plan de formation continue voit le jour, alimenté par les travaux
de la recherche. Nous le demandions déjà voilà plus d’un an à travers
un appel soutenu par près de 50 chercheurs de renom.